Toutes ces choses que nous ne sommes pas : la représentation de l’identité dans les toiles d’Adam Pendelton

Toutes ces choses que nous ne sommes pas : la représentation de l’identité dans les toiles d’Adam Pendelton

Je me suis dirigé vers la première exposition canadienne d’Adam Pendelton sans faire de recherches sur cet artiste. Disons que je voulais laisser son art me parler sans filtres extérieurs, sans idées préconçues- avant que je me lance à la découverte des significations précises qu’il tente de révéler au monde.

Nommée These Things We’ve Done Together, l’exposition présente une série intitulée Untitled (WE ARE NOT) dont l’essence repose sur les fines lignes de l’identité, mais plus fortement celle des afro-américains. Alors qu’on se pose devant trois gigantesques toiles qui décorent une grande salle du Musée des beaux-arts de Montréal, une profondeur s’installe dans la pièce. Vêtues des mots WE ARE NOT, les toiles contrastent le noir et le blanc dans un agencement que les yeux ne font que suivirent. Choqué par la simplicité de son art, mais touché par sa profondeur, je me pose sur un banc sans lâcher du regard l’une de ses toiles.

Dans son art, Adam Pendelton parle de l’identité comme un univers qui appartient à tous, comme un univers où l’individualisme ne veut pas dire la différence.  Et c’est seulement entre les espaces libres de couleurs que subsiste une version universelle de l’Homme, sans les termes que la société utilise afin d’identifier les individus. Dans cette toile, ethnicités, races, religions et croyances sont des concepts que nous ne sommes pas si nous choisissons de vivre entre les espaces où les individus ne doivent pas se battre pour exister- où être ne prend pas la forme de l’oppresseur et son opprimé.

Dans sa mélancolie sans couleur, les toiles Untitiled (WE ARE NOT) sont injectées de mots ainsi que d’un noir et blanc qui parlent à ceux qui veulent bien écouter. Le genre de message peint où l’artiste nous invite à penser d’abord au nom du moi (l’individu) et au nom du nous (la société). De plonger un peu plus profondément dans notre réalité actuelle où nous n’échappons pas au passé répété de la discrimination raciale. Une réalité où l’histoire continue de se répéter.

Mais bon que sais-je de l’art? Je ne suis que ce que je crois avoir compris. Pourtant, aujourd’hui, j’étais comblée d’être une étudiante sans nom qui reconnait le potentiel idéal d’une identité sans titre dans laquelle nous ne sommes que soi d’abord.

Mouna D.